Communiqué du Cabinet de la Secrétaire d'Etat à l'Egalité des genres, à l'Egalité des chances et à la Diversité 

Les représentants du parquet et de la police de la zone de Mons ont reçu ce jeudi une formation sur l’alarme antirapprochement destinée à protéger les victimes de violences entre ex-partenaires. Une étape significative puisque l’ensemble des zones du pays a désormais reçu cette formation. Conséquence : l’alarme antirapprochement est maintenant disponible sur l’ensemble du territoire national. L’alarme antirapprochement est une mesure de protection vis-à-vis des victimes de violences intrafamiliales reprise dans la loi stopféminicide votée en juin dernier, tout comme l’interdiction temporaire de résidence, l’interdiction de lieu ou de contact et l’adresse non-communicable. Cette alarme se présente sous la forme d’un bouton d’alarme relié par Bluetooth au smartphone de la personne ou d’un smartphone fourni. En pressant le bouton dans des situations de menaces, la victime prévient discrètement le Centre d’information et de communication (CIC) de la police. Le CIC peut alors informer rapidement la zone de police concernée en vue d’une intervention policière d’urgence. L’équipe de police appelée reçoit des précisions sur les circonstances particulières de son intervention (contexte, antécédents, personnalité de l’auteur, possession éventuelle d’armes…) ce qui permet une intervention plus efficace.

Le projet d’alarme antirapprochement a vu le jour en 2019 à travers une projet pilote associant la zone de police de Gand et le parquet de Flandre orientale. L’évaluation positive du projet pilote réalisée par l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes (IEFH) a conduit à la décision de déployer progressivement l’alarme sur tout le territoire. Il s’agit d’une mesure inscrite dans le plan d’action national de lutte contre les violences basées sur le genre (PAN 2021-2025). Le projet associe plusieurs acteurs : zone de police, Centre d’information et de communication de la police fédérale (CIC), parquet.

Entre le début du projet en 2019 et la fin de ce mois d'octobre, 120 victimes ont bénéficié d'une alarme, principalement dans les districts où le projet a été déployé pour la première fois (Flandre orientale et occidentale) et sachant que les autres zones n’ont été outillées qu’en 2023. Au total, 40 interventions ont eu lieu grâce à l’alarme avec un temps d’intervention réduit. Elles ont conduit à 10 arrestations. Sur la base des premières évaluations menées par l’IEFH, 89,6 % des victimes ayant utilisé une alarme se sont senties nettement plus en sécurité. Aujourd’hui, 79 alarmes sont en cours d’utilisation et 1000 dispositifs sont utilisables. Un comité d’accompagnement a été constitué pour accompagner le déploiement de l’alarme et l’IEFH assurera l’évaluation du dispositif.

La Secrétaire d’Etat à l’Egalité des genres Marie-Colline Leroy : « Notre objectif est que le nombre de féminicide diminue chaque année en Belgique. L’alarme antirapprochement est un des outils qui accompagne la loi stopféminicide et qui peut nous y aider en permettant une intervention policière rapide. Ce dispositif permet de limiter les risques de violences et donc d’améliorer la protection des victimes. Je me réjouis du déploiement de l’alarme antirapprochement au niveau national. Je remercie le parquet et la police pour leur collaboration à ce projet ainsi que mes collègues de l’Intérieur et de la Justice. »

"Avec la mise en place de l'alarme antirapprochement, les habitants de la province de Hainaut peuvent désormais compter sur l'aide de la police en appuyant sur un bouton, sans se faire remarquer. Nous poursuivons ainsi le déploiement du système, ce qui nous permet désormais de l'utiliser dans l'ensemble du pays. Nous veillons à ce que les gens se sentent en sécurité où qu'ils soient, y compris chez eux", a déclaré Annelies Verlinden, ministre de l'Intérieur.

Pour le ministre de la Justice, Paul Van Tigchelt : "Trop de femmes sont confrontées à des situations qui mettent leur vie en danger. Dans plus de la moitié des cas, les auteurs sont d'anciens partenaires qui ne supportent pas la rupture. L’alarme antirapprochement est un outil puissant qui permet à la police et aux procureurs d'intervenir rapidement et de manière appropriée avant que la situation ne débouche sur un drame. Pour les victimes, elle offre protection, sécurité et tranquillité d'esprit. C'est l'une des façons dont ce gouvernement mène la lutte contre les violences sexuelles et intrafamiliales".